Votation du 13 février 2011: Ne laissez pas la place à la peur !

Une des co-fondatrices et membre du bureau de Féminista! a publié une lettre de lectrice dans l’édition du 9 février 2011 du journal 24 Heures, au sujet de la votation du dimanche 13 février 2011.

Votations sur l’initiative, « Pour la protection face à la violence des armes »

Ne laissez pas la place à la peur!

Les derniers sondages sont assez inquiétants pour celles et ceux pour qui la vie compte et qui pensent que les armes n’ont pas leur place dans nos armoires, nos caves et sous nos lits.

De plus, ces sondages ne pourront jamais mesurer le degré de souffrance et d’angoisse des femmes et des enfants vivant dans la détresse, sous la menace psychologique et dans la peur de ne pas savoir quand la fragilité du mari, du compagnon ou du papa pourrait se transformer en violence et, du coup, en passage à l’acte.

Ceux et celles qui pensent encore qu’il faut disposer d’une arme à domicile pour se défendre, je les invite à laisser la peur en dehors de leur foyer, à s’armer de courage, à enterrer leur mythe et à voter oui à l’initiative, comme l’ont fait ceux qui, en 1971, n’ont pas eu peur d’octroyer le droit de vote aux femmes de ce pays.

A ceux et celles qui pensent que l’ennemi, ce sont les étrangers – et font abstraction de leur apport à l’économie et à la multiculturalité –  ou les féministes, femmes brillantes et hommes qui luttent pour une société plus juste et moins violente, je dis qu’ils se trompent de cible. L’actualité nous démontre que les grands dangers sont la cybercriminalité, l’arrogance et l’insensibilité des grands patrons des banques et des multinationales, avec leurs salaires et bonus scandaleux, la compétition et la rentabilité à outrance auxquelles sont soumis les travailleur(se)s, ainsi que la montée de la xénophobie et de l’ultraconservatisme.

Ceux et celles qui bénéficient du droit de vote, mais restent indifférents à l’exercice de la démocratie, je les invite à sortir de l’ombre et à accepter cette initiative, qui va certainement diminuer la violence psychologique et physique envers les femmes et les enfants.

Engagez-vous, ne laissez pas la place à la peur qui engendre toujours la violence!

Mariela Muri-Guirales, Lausanne