Rassemblement 25 novembre 2016 à Lausanne contre les violences masculines envers les femmes

Dans le cadre de la Journée Internationale pour l’élimination des violences envers les femmes*, nous avons organisé hier soir un rassemblement à la place de la Palud à Lausanne en hommage aux victimes des féminicides en Suisse et de toutes les femmes victimes et survivantes des violences masculines.

Les assassinats de femmes parce qu’elles sont des femmes ne sont que la pointe de l’iceberg d’un phénomène beaucoup plus large: violences sexuelles, harcèlement de rue, mépris et humiliations sexistes, traite des femmes et des filles… Plus d’une femme sur cinq a subi des violences physiques ou sexuelles en Suisse, et plus de 40% ont vécu des violences psychologiques dans le couple. On compte une moyenne de 20 féminicides par an.

Pour dire notre ras-le-bol face à cette injustice, face à ces violences que nous vivons quotidiennement et à l’impunité qui les entoure, nous disons haut et fort que nous voulons des vies libres des violences masculines.

Cette année nous avons fait une installation symbolique de chaussures rouges, en suivant l’iniciative de l’artiste mexicaine Elina Chauvet qui, en 2009, a fait cette installation (‘Zapatos Rojos’) pour la première fois à Ciudad Juárez, à la frontière entre le Mexique et les USA, où des centaintes des femmes ont été kidnapées, violéees et tuées depuis les années 1990. Les autorités mexicaines n’ont jamais pris au sérieux ces crimes misogynes et n’ont jamais rendu justice aux femmes ni à leurs familles. Cette protestation silencieuse symbolise la marche de ces femmes absentes, et leur rend hommage dans le but d’en faire une mémoire politique, pour rompre le silence qui entoure les féminicides et les violences masculines que nous vivons au quotidien, ici aussi en Suisse.

* Pourquoi le le 25 novembre est devenu la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes? L’assassinat brutal de trois des sœurs Mirabal, Patria, Maria Teresa et Minerva, ordonné par le dictateur Trujillo en Republique Dominicaine en 1960 avait suscité effroi et stupeur, provoquant une vague d’indignation. En effet, le 17 décembre 1999 l’Assemblée générale de l’ONU a pris une résolution (54/134) faisant écho aux demandes exprimées lors de la Première Rencontre des Féministes Latino-américaines et Caribéenne à Bogota (Colombie) qui s’était tenue en 1981 et militaient en faveur de cette date. En effet, pour les déléguées il s’agissait de ne pas oublier et de faire en sorte que cette tuerie puisse faire avancer la cause des femmes.