Manif le 30 mai à Lausanne pour des retraites solidaires!

Dans les discussions autour du financement des retraites, avec l’arrivée de la grande réforme « Prévoyance vieillesse 2020 » élaborée par Alain Berset, ce sont des visions politiques qui s’affrontent. Pourtant, les discussions prennent vite le tour de fatalité: « la génération du babyboom créerait un trou monstrueux dans le financement de la retraite ». On invoque aussi à tord et à travers le concept d’égalité. Prenons donc quelques minutes pour revenir sur ces aspects et surtout, mobilisons-nous pour la manif du 30 mai à Lausanne !

Le trou dans les finances de l’AVS

Depuis des années, on nous sermonne que l’AVS va être déficitaire, qu’il faut faire quelque chose, que nos retraites sont en péril. On nous assène que l’AVS a un déficit de recettes de 320 millions, pourtant sa fortune a augmenté en 2014 de 2.5 milliards de francs ! Les prévisions pour 2020 sont alarmistes, tout en prenant ces prévisions avec des pincettes, si on se lance dans l’exercice de devoir améliorer les prestations de retraite c’est là que le bât blesse. On nous présente la réforme Prévoyance 2020 – augmentation de l’âge de la retraite des femmes, suppression des rentes de veuves, augmentation de la TVA, diminution du taux de conversion – comme la SEULE solution possible. Le discours alarmiste empêche concrètement de penser que cette réforme et ces mesures sont POLITIQUES. C’est UNE solution parmi tant d’AUTRES possibles. Or, la solution qui a été choisie est profondément scandaleuse et péjore les conditions de retraites des plus précaires.

Le bon dos de l’égalité

Alors c’est là qu’il faut s’accrocher bien solidement à sa chaise sous peine de tomber à la renverse: oui Mesdames, faire payer une bonne partie de la réforme du financement des retraites essentiellement aux femmes serait une question d’EGALITE! Alors parlons-en justement de l’égalité. Qu’en est-il de la différence salariale: nous gagnons en moyenne 20% de salaires de moins que les hommes! Qu’en est-il du travail à temps partiel: plus de 60% d’entre nous travaillons à temps partiel pour gérer famille, parents, ménage et autre. Qu’en est-il des retraites minuscules que nous avons: petit 2ème pilier, souvent pas de 3ème pilier. Comment ose-t-on parler d’égalité des retraites dans cette situation?? Comment ose-t-on nous dire que pour arriver à l’égalité, il faut augmenter l’âge de la retraite des femmes?? Nous prendrait-on pour des quiches? Avec le schéma ci-dessous (données OFS 2013), on voit en réalité assez concrètement les inégalités face aux revenus et aux rentes (et encore on n’a pas mis le 3ème pilier qui creuse encore les différences). Seules 57% des femmes touchent une rente du 2ème pilier contre 87% des hommes et la rente médiane est de seulement 18’000 francs pour les femmes (32’500 pour les hommes). Le système de retraite actuel a été prévu par et pour des parcours de vie d’hommes et beaucoup de choses seraient à revoir si l’on souhaite parler SERIEUSEMENT d’égalité!

comparatif retraites

Manifestons ensemble le 30 mai !

Pour améliorer le financement des retraites, nous sommes pour d’autres solutions et en premier lieu le renforcement de l’AVS. L’AVS est une assurance sociale saine et c’est de loin la plus solidaire – le 2ème pilier défavorise les personnes ayant les revenus les plus bas. Nous refusons de gober le fait que la réforme 2020 est la seule solution possible. Renforçons l’AVS!

L’accès facilité des revenus modestes au 2ème pilier est présenté comme un cadeau. En réalité c’est un piège : il faudra débourser entre 5% et 13% de salaire en cotisations (le% dépend de l’âge et comprend la partie patronale) pour toucher une rente comprise entre 280 et 480 francs. Or, il suffirait de seulement 1.8% de cotisations supplémentaires à l’AVS pour augmenter les rentes de 20%. Avec cette solutions, on augmenterait les rentes des personnes à bas revenus sans avoir à payer des cotisations LPP au moins 3 fois plus chères !!

Faire payer la réforme aux catégories les plus défavorisées en termes de retraite n’est pas égalitaire. Actuellement, les femmes assument une large part du travail ménager et d’éducation, travail non rémunéré qui à défaut d’avoir un salaire, mérite bien une année de retraite. Un grand pas pour l’égalité serait de prendre des mesures concrètes pour augmenter les salaires des femmes, ce serait aussi une diminution générale du temps de travail pour sortir du modèle de travail à temps partiel des femmes qui, entre autres choses, péjore largement la situation de prévoyance des femmes à la retraite.

Mobilisons-nous toutes et tous à la manifestation du 30 mai à 14h30 en bas du Petit-Chêne (oui pour vivre plus longtemps il parait qu’il faut faire du sport alors désormais les manifs, ce sera la montée du petit-chêne pour se mettre en route ;-)).

 

USV_Tract_Berset-DEF.indd