7 mars – remise de la pétition à M. Burkhalter

Remise à Tilman Renz du DFAE

Découvrez, notre lettre à M. Burkhalter, la pétition, les signataires et leurs commentaires !

Et découvrez l’interview au 12:30 à la rsr (7e minute) + l’article dans le Matin.

La lettre

Monsieur le Conseiller Fédéral, Didier Burkhalter, Chef du Département des Affaires Etrangères, Palais fédéral ouest, CH-3003 Berne

Lausanne, le 7 mars 2013

Il faut maintenir le marrainage pour les femmes victimes de violence
Remise de la pétition de l’association feminista !

Monsieur le Conseiller Fédéral,

feminista! est un collectif féministe et une plateforme de rencontre et d’échange, permettant aux personnes dotées de la fibre féministe de s’investir ensemble pour l’un ou l’autre sujet qui leur tient particulièrement à cœur.

Revenir aux « Droits de l’Homme » en lieu et place des « Droits Humains », balayer la parité dans le concours diplomatique et finalement stopper le programme de solidarité pour le marrainage de femmes victimes de violence sont des décisions que vous avez prises dès votre arrivée à la tête du Département fédéral des affaires étrangères et ceci sans explication, ni contre proposition.

Après tant d’années de luttes pour obtenir l’utilisation du langage épicène au sein de l’ensemble de l’administration, à l’heure où plus de 75 ONG du pays s’unissent derrière une plateforme de « Droits Humains », revenir à l’utilisation du terme « Droit de l’Homme » est ressenti, pour nous, militantes et féministes, comme profondément injuste et inapproprié.

Pour offrir au monde le visage d’un pays dynamique et visionnaire, il faut davantage de femmes dans la diplomatie suisse. Etait-il indispensable de simplement supprimer le principe de parité lors des concours diplomatique, sans chercher à proposer d’autres pistes ? Sans accompagnement, il faudra plus d’une centaine d’années avant que la Suisse puisse pleinement profiter du savoir-faire et savoir-être des femmes diplomates !

Et finalement stopper le programme de solidarité des parlementaires envers les femmes victimes de violence, c’est nier l’évidence de l’importance des échanges entre les femmes d’ici et d’ailleurs, c’est minimiser l’impact et importance de la solidarité internationale et mépriser l’engagement civique et politique des citoyennes de ce pays envers les pays en guerre et en voie du développement.

M. Burkhalter, pourtant vous savez comme nous que dans le contexte actuel des guerres géopolitiques, guerres de religions et guerres des pouvoirs patriarcaux, les femmes sont les premières cibles et les victimes se comptent par milliers. Sachez que pour une grande majorité de citoyennes et citoyens de ce pays les principes de justice sociale, la défense des « Droits Humains » et la solidarité internationale sont aussi importants que les échanges financiers, économiques et diplomatiques.

Ces récentes décisions nous ont heurtées et scandalisées tout comme nombre de femmes et d’hommes dont les signatures et les commentaires sont joints à cette lettre.

Notre démarche vise à vous inviter à revenir sur ces décisions. Nous vous demandons de réintroduire le programme de marrainages permettant à des femmes victimes de la violence des hommes de se faire entendre et de montrer au monde l’injustice qu’elles subissent.

Nous vous demandons également de revenir à l’utilisation du terme de « Droits Humains » et non pas de Droits liés à l’Homme seul. Nous vous demandons finalement de réintroduire le quota femmes-hommes au concours de diplomatie, afin de favoriser l’égalité des chances de carrière pour les femmes.

Dans cette attente, nous vous adressons, Monsieur le Conseiller Fédéral, nos salutations distinguées et féministes.

Pour feminista!

Stéphanie Apothéloz
Mariela Muri Guirales
Marie-Béatrice Burnand

Les documents

La pétition, ses 444 signataires et les commentaires (pdf)