Un salaire minimum pour toutes!

Ça y est, la campagne en faveur du salaire minimum est lancée. A Genève, une première manifestation a eu lieu le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, réunissant plus de 250 participant-e-s en faveur notamment du salaire minimum. Si l’initiative populaire passe le 18 mai, ce sera une avancée pour les femmes dans le domaine salarial, puisque le salaire minimum peut contribuer à réduire la disparité salariale toujours prégnante en Suisse entre les femmes et les hommes.

L’éternelle inégalité salariale…

4000 francs bruts mensuels à 100% – 22 francs de l’heure – c’est le montant nécessaire pour qu’une personne puisse vivre décemment en Suisse aujourd’hui. Selon les chiffres du syndicat Unia, une femme active sur huit touche aujourd’hui moins de 22 francs de l’heure, alors que les hommes ne sont qu’un sur vingt-cinq. Et pour reprendre les chiffres de la campagne, 330’000 salarié-e-s en Suisse touchent actuellement moins que le revenu minimum exigé. Parmi ces travailleuses et travailleurs, 1/3 sont au bénéfice d’une formation, 2/3 ont plus de 25 ans, et 2/3 sont des femmes. Quelle que soit la façon de mesurer les écarts de salaires entre les femmes et les hommes, toutes les études montrent que les inégalités de rémunérations persistent de manière universelle. Le principe de salaire égal pour un travail de valeur égale, s’il existe légalement, ne s’applique pas dans la réalité.  En Suisse, les femmes gagnent encore en moyenne 20% de moins que les hommes pour un même travail requérant la même qualification. Qu’est-ce qui justifie une telle disparité ? Une partie des différences salariales entre hommes et femmes s’explique par des facteurs tenant au fait que les femmes ne s’insèrent pas sur le marché du travail de la même manière que les hommes. Notamment parce qu’elles sont toujours les principales assignées aux tâches domestiques. Mais un « résidu » de différence salariale reste inexplicable et est directement lié à un comportement discriminatoire du marché du travail, voulant que le travail des femmes soit moins valorisé et donc moins rémunéré que celui des hommes. Cela se voit surtout dans les branches dites « typiquement féminines » telles que le commerce de détail, le nettoyage, les soins privés ou certains domaines de l’industrie.

… que le salaire minimum pourrait réduire

L’introduction d’un salaire minimum peut contribuer à effacer ces disparités, en réduisant les inégalités de classe et de genre. D’autant plus dans les secteurs où les conventions collectives de travail ne peuvent garantir un revenu décent, l’introduction d’un salaire minimum de 22 francs de l’heure permettra de relever les plus bas salaires. Cela aura pour effet de revaloriser le travail des femmes, notamment dans les secteurs occupant un nombre important de femmes peu ou pas qualifiées. Et l’élévation des salaires aura le bénéfice de se répercuter sur les rentes AVS en les élevant à leur tour, ce qui permet de réduire la « double peine » des femmes, à savoir un salaire moindre pour une rente AVS moindre. Si l’introduction d’un salaire minimum ne résout pas à lui seul la problématique de l’égalité des salaires, il permet déjà de faire un pas dans la bonne direction.

Catherine Friedli

Agenda de campagne de Feminista!

02.04.14: Feministamm spécial salaire minimum – Lausanne

03. 04. 14: Feminista! participe à la « manif de riches » organisée par le Comité unitaire vaudois pour un salaire minimum

05.04.14: Stand au marché de Lausanne tenu par Feminista!

26.04.14: L’aile sportive de Feminista! participe à l’action 4000, c’est possible!  lors des 20 KM de Lausanne

01.05.14: Feminista! participe au tronçon féministe du défilé du 1er mai à Lausanne et en profitera pour distribuer le nouveau Galopines!

03.05.14: Feminista! est sur la place de la Palud pour une action théâtrale!