Femmes, debout!

A l’origine instaurée par la Deuxième Internationale, la journée du 8 mars – journée internationale des droits des femmes – est issue des luttes ouvrières et des mouvements pour l’émancipation et le droit de vote des femmes du début du XXe siècle. Réaffirmée par les Nations Unies en 1977, cette journée est aujourd’hui communément connue sous le nom de « journée de LA femme ». Mais parler de LA femme est réducteur, essentialiste et dessert les luttes pour les revendications des droits. Car LA femme n’existe pas, parlons plutôt DES femmes dans toutes leurs diversités, ainsi que de leurs droits.

« 8 mars dans ta face, la lutte des femmes c’est tous les jours »

Souvent critiquée, la journée du 8 mars ne fait pas l’unanimité. Ne la comprenons pas comme le fait de revendiquer des droits une fois par année, mais comme servant à poser un « bilan » annuel dénonçant les disparités existant toujours entre les hommes et les femmes. Mais actuellement dans le contexte européen et mondial, pour défendre – et pas même revendiquer – nos droits, les luttes des femmes sont une nécessité de tous les jours ! Les attaques par les mouvements réactionnaires envers des droits déjà acquis se multiplient de toutes parts. Mais dans ce contexte morose des victoires sont possibles, et fort encourageantes ! Ainsi, le remboursement de l’avortement par l’assurance maladie de base a triomphé le 9 février dernier, avec des scores très élevés en Suisse romande. Si la victoire a été ternie par le vote sur l’immigration de masse, elle n’en reste pas moins écrasante. Le plus important derrière cette victoire, c’est la forte mobilisation féministe qui a eu lieu, et qui est à féliciter. Les mouvements féministes romands ont su témoigner de leur vivacité, et créer une solide coordination. Cette belle dynamique donne le ton pour les mesures à prochainement combattre – telle que l’élévation de l’âge de la retraite des femmes – et à défendre – comme la campagne pour salaire minimum. Deux mesures où les principales perdantes en cas d’échec seraient les femmes.

Autour du 8 mars

La campagne pour un salaire minimum de 4’000.-, en votation le 18 mai, démarre actuellement. A Genève, le comité unitaire « Pour des salaires plus justes » organise une manifestation le samedi 8 mars, 14 heures, dans la zone piétonne du Mont-Blanc. Les femmes étant les plus touchées par les bas salaires, l’introduction d’un salaire minimum sera un pas vers la réduction de cette discrimination, un pas pour se rapprocher d’une égalité entre hommes et femmes. Dans un autre registre, le colloque sur « l’autodétermination des femmes en matière de santé sexuelle » est proposé par le Bureau de l’Egalité vaudois et le Département de gynécologie-obstétrique du CHUV. Parce que les questions de santé sexuelle sont importantes pour l’émancipation des femmes, rendez-vous donc le vendredi 7 mars à 14 heures, à l’auditoire de la maternité au CHUV. Encore un peu de temps ? Faites un tour à la Fête du Slip, festival des sexualités, qui se déroule du 7 au 9 mars à Lausanne. Avec sa programmation sexe-positive, cet événement culturel pluridisciplinaire est porté sur les enjeux de la diversité de corps, de genres, d’orientations et de pratiques sexuelles. A découvrir!

Pour les infos sur le programme général des événements liés au 8 mars: c’est par là!

Catherine Friedli