Slutwalk et « Rape awards »

Feminista se réjouit de participer à la Slutwalk  le samedi 12 octobre à Genève !

Une année après la première manifestation aura lieu la deuxième Slutwalk ou « Marche des Salopes » en Suisse. Mouvement international de marches pacifiques dénonçant les violences sexuelles et le silence qui les entoure, ce mouvement s’est enclenché en 2011 à la suite des déclarations d’un policier canadien encourageant les femmes à ne pas s’habiller « comme des salopes » pour éviter de se faire violer.

La culture du viol

En 2013 le message de base de la Slutwalk reste le même. Lutter contre les logiques sexistes voulant que les femmes respectent certains comportements sous peine de subir des violences dont elles seraient alors responsables. Ainsi on n’incrimine pas l’agresseur, déresponsabilisé, mais on inculpe la victime. Or, peu importe le comportement d’une personne victime de violences sexuelles, ces dernières ne doivent jamais être tolérées, légitimées ou minimisées. Le viol est une sanction, la manifestation d’une volonté de punir, de « remettre à sa place » une personne. L’appel au viol n’existe pas et il faut que cesse la suspicion à l’égard des victimes.

La Slutwalk lutte activement contre le « Slutshaming » qui est une violence de genre et un outil sexiste de stigmatisation, utilisant les comportements et symboles relatifs à la sexualité pour décrédibiliser et exclure une personne. Et dans ce sens la Slutwalk met cette année l’accent sur la « culture du viol », désignant les discours et pratiques qui non seulement tolèrent, mais aussi encouragent, même tacitement, les agressions sexuelles. A l’exemple des insultes à caractère sexuel ou encore du « hit musical» de cet été, le Blurred Lines de Robin Thicke, apologie du viol en musique que l’on entend fredonner à tous les coins de rue. Car dans toutes les situations qui tendent à considérer que le corps d’une femme est « disponible », que se servir est « normal », et que l’absence de consentement n’est pas un problème, on est dans la culture du viol. Pour cela, la Slutwalk remettra cette année des « awards de la culture du viol », afin de dénoncer les discours et pratiques locales et internationales.

Changer les mentalités

Le but de la Slutwalk Suisse, comme le relève son site internet, est de sensibiliser les esprits dans le but de faire des violences sexuelles une question collective, sociale et politique et non plus individuelle et privée. Et pour que les agressions à caractère sexuel cessent il n’y a pas trente-six mille solutions, il faut que les violeurs arrêtent de violer. Et cela passe par un changement de mentalité de la société, par la lutte contre la culture du viol, et non par des politiques sécuritaires. Car si la lutte contre les violences sexuelles est universelle et que personne ne mérite de se faire agresser sexuellement, les formes que peuvent prendre cette lutte ne sont pas uniformes. Dès lors le mouvement Slutwalk ne prétend pas donner une définition universelle de « la liberté » des femmes et affirme le droit à chacune de définir celle-ci. Chacun-e est donc invité-e à se joindre le samedi 12 octobre à 13 heures, rue du Montblanc à Genève, libre de se vêtir et d’agir comme bon lui semble, de venir comme elle et il voudrait que la société l’accepte.

En attendant, et pour aller plus loin :

http://slutwalk.ch/

https://www.facebook.com/events/364177527049628/